Épisode 26 – Charlotte Mazella – Souvenirs d’une île idéale

« On s’asseyait dehors, chacun venait, bavardait, parfois on riait aux éclats en se racontant des tas d’histoires. Les gens étaient très soudés. C’était merveilleux… »

Originaire de Flayosc près de Draguignan dans le Haut-Var, Charlotte découvre Porquerolles en 1952 à l’âge de 19 ans. Elle est embauchée comme serveuse à l’Arche, une institution sur l’île, tenue alors par M. et Mme Bourgues. Sur l’Epervier, la navette qui rejoint l’île au continent, elle rencontre Roger, son mari, matelot de la marine marchande. Ils se marient 2 ans plus tard et l’année suivante Charlotte donne naissance à sa première fille, suivie rapidement de sa jeune sœur. Roger est un enfant de l’île, petit-fils d’immigrés italiens arrivés à Porquerolles à la fin du 19ème siècle de l’île de Ponza. « Chaque pierre lui parle » explique Charlotte qui a arpenté l’île à ses côtés pendant de longues années. Ce qui n’a pas empêché Charlotte de s’y perdre, un jour, avec l’une de ses filles, raconte-t-elle, alors que les sentiers n’étaient pas balisés comme aujourd’hui, histoire qu’elle relate mi amusée, mi confuse, tant cet épisode lui paraît encore insolite.

Elle se souvient les promenades sur des chemins aujourd’hui fermés, la fontaine dans la rue des Puces, les discussions à bâtons rompus avec les porquerollais, la plage sur le port, les commerces de l’île, l’épicerie, l’Escale, le Grand Hôtel…et bien d’autres lieux ou souvenirs disparus aujourd’hui.

Ce que Charlotte regrette le plus, ce sont les liens qui unissaient les porquerollais, l’insularité et l’isolement comme terreau d’un lien semblable à celui qui peut se vivre au sein d’une même famille. L’île-lien, plus fort que tout.

Charlotte Mazella