Episode 21 – Claudine Richet Paquin – Une île à la croisée des chemins : entre héritage familial, contemplation du présent, et enjeux d’avenir

Évoquant la transmission de François-Joseph Fournier à sa fille aînée Monita:

« C’était sa fille aînée (…) Maman était très curieuse, il l’a vraiment formée, ça l’a façonnée (…) Il se passionnait pour son éducation, lui a donné l’esprit d’entreprise  (…) Il faisait des récits aussi (…) il avait ce sens de l’aventure pour la postérité ; Il lui a transmis 2 choses : l’esprit d’aventure et  la volonté de rester fidèle à l’esprit et à l’utopie de son père »

Petite fille de François Joseph Fournier, Claudine Richet Paquin a grandi à Porquerolles au début des années 50 jusqu’à l’âge de ses 4 ans. En âge d’aller à l’école, ses parents décident de partir s’installer à Paris, où elle va passer une grande partie de sa vie et y faire carrière en tant que chercheur au CNRS.

Claudine s’est installée dans le sud-ouest pour sa retraite. Porquerolles est toujours restée présente dans sa vie, puisqu’elle y revenait régulièrement en vacances et continue d’y passer de longs séjours hors saison, où elle aime voir s’y rassembler sa famille et ses amis.

Elle a permis la publication l’année dernière d’un ouvrage écrit par sa mère Monita Fournier Richet intitulé « 39-45, vu de Porquerolles », document historique précieux sur une période peu documentée sur l’île. Il s’agit du témoignage de Monita Fournier Richet, sur cette période qu’elle a vécu en première ligne puisqu’au décès de son père FJ Fournier, alors qu’elle n’a que 22 ans, elle va être chargée avec sa sœur Doria, de gérer l’héritage de son père, dont le domaine de Porquerolles qui couvre alors presque toute l’île a l’exception de quelques maisons. Elle s’occupe de la culture de la vigne, des cultures de la ferme, gère la ligne maritime qui relie l’île au continent. Et quand la guerre menace, elle devient l’interlocutrice privilégiée du gouvernement, fait face aux Italiens puis aux allemands qui occupèrent l’île successivement entre 42 et 44.

Lourde responsabilité pour une jeune femme d’à peine 25 ans. Avec Claudine, nous avons remonté le fil de l’histoire familiale pour comprendre où Monita est allée puiser sa force et sa détermination, et en quoi rester fidèle à l’utopie de son père a guidé ses actions tout au long de sa vie.

Un témoignage passionnant dans lequel Claudine nous partage avec générosité et sincérité un pan de son histoire familiale et de celle de l’île, ce qu’elle nomme « nostalgie agricole » et sa vision plus personnelle des enjeux et de l’avenir de Porquerolles. Tout cela émaillé de souvenirs émouvants où le sens du détail côtoie librement une dimension contemplative.

Claudine Richet Paquin